Gants professionnels : quelles matières pour quels usages ?

Pour travailler en toute en sécurité, il faut de bons réflexes. Et de bons gants. Que vous soyez soignant, artisan, commerçant, en cuisine ou en nettoyage, vos mains sont exposées tous les jours à des risques variés : coupures, produits chimiques, salissures, chaleur, virus, etc.

Un gant mal choisi, c’est une gêne au travail. Ou pire, une fausse sécurité. Alors comment s’y retrouver ? Comment faire le bon choix sans se noyer dans les références ? On vous guide, simplement et concrètement.

Pourquoi porter des gants de protection ?

On pourrait croire que c’est juste pour garder les mains propres. Mais porter des gants, c’est avant tout se protéger des risques concrets liés à son métier :

• Produits chimiques agressifs : solvants, détergents, désinfectants
• Risques infectieux : contact avec des fluides, des surfaces contaminées, des aliments
• Risques mécaniques : coupures, perforations, frottements
• Risques thermiques : chaleur, vapeur, surfaces chaudes
• Humidité ou salissures fréquentes

Et parfois, les gants ne protègent pas seulement vos mains, mais aussi les autres : en santé ou en restauration, un gant mal adapté peut être un vecteur de contamination croisée.

➡️ Porter des gants, c’est donc un geste pro. Mais à condition de choisir le bon modèle, pour le bon usage.

Ce que dit la réglementation

Voici les principales normes à connaître (pas besoin de toutes les retenir, mais mieux vaut savoir qu’elles existent) :

• CE 1935/2004 : les gants en contact avec les aliments ne doivent pas libérer de substances nocives.
• EN 374 : gants résistants aux produits chimiques et micro-organismes.
• EN 388 : gants contre les risques mécaniques (coupure, abrasion…).
• EN 455 : normes spécifiques aux gants médicaux à usage unique (étanchéité, résistance…).
• ISO 21420 : exigences générales pour tous les gants de protection.

👉 À retenir : vérifiez que les gants sont compatibles contact alimentaire et adaptés aux risques du poste.

Les bons critères pour bien choisir ses gants

1. Le type de risque à couvrir

C’est le point de départ de tout bon choix. Un gant n’a d’intérêt que s’il protège contre le bon risque. Pas besoin de prendre un gant ultra-technique si vous manipulez des produits doux.
À l’inverse, un gant trop léger face à un produit corrosif ou un outil tranchant, c’est l’accident assuré.

Voici un tableau simple pour faire le tri :

💡 Conseil : les pictos et normes sur l’emballage ou la fiche technique ne sont pas là pour décorer. Ils indiquent précisément la protection offerte. À vérifier systématiquement avant d’acheter.

2. L’usage : unique ou réutilisable

Avant de choisir un modèle, posez-vous une question simple : à quelle fréquence allez-vous changer de gant ? Est-ce pour une tâche ponctuelle, répétée plusieurs fois dans la journée, ou pour une intervention plus longue, nécessitant une protection renforcée ?

Gant à usage unique : gestes courts, hygiène maximale, changement fréquent
➜ Idéal pour : le soin médical ou paramédical, la préparation ou le service alimentaire, le nettoyage rapide de surfaces
➜ Matières : nitrile, vinyle, latex
➜ Normes : EN 455, EN 374

Réutilisable : usage long, manipulation intensive, protection renforcée
➜ Idéal pour : l’entretien intensif des locaux, la manipulation de détergents puissants, les métiers de l’industrie ou de la propreté
➜ Matières : nitrile épais, néoprène, latex naturel
➜ Normes : EN 374, EN 388, EN 407…

🔁 À retenir : usage court = gant jetable / usage long = gant réutilisable.

3. La matière

La matière joue sur trois éléments clés : le niveau de protection, le confort au port et le risque allergique. Il n’y a pas de matière parfaite, mais des matières adaptées à chaque usage.

4. La taille et le confort

Un gant trop serré, ça coupe la circulation. Un gant trop large, ça glisse et ça gêne les gestes. Bref, pour bien bosser, il faut un gant à la bonne taille.

🖐️ Voici un repère simple : mesurez le tour de votre main (sans le pouce), puis regardez la taille qu’il vous faut.

5. Et la couleur, ça compte ?

Oui. La couleur des gants n’est pas qu’une question de style : elle joue un vrai rôle dans la sécurité, l’hygiène et la détection des incidents.

• Bleu : incontournable en agroalimentaire. C’est la seule couleur qui ne se confond avec aucun aliment. Si un gant se déchire, les morceaux sont faciles à repérer.
• Blanc / transparent : courant en milieu médical ou esthétique. Il renvoie une image de propreté, mais masque moins bien les salissures.
• Noir : de plus en plus courant en restauration, surtout en contact client (snacking, service traiteur…) et en salon de tatouage. Il masque les salissures et donne un aspect plus soigné. Peu utilisé en nettoyage.
• Rose ou autres couleurs : peuvent servir à différencier les zones ou les types d’usage (produits chimiques, surfaces sensibles, etc.).

💡 Astuce : les gants texturés sont un vrai plus en cuisine centrale, en zone de découpe ou de lavage. On garde la maîtrise des gestes même avec des mains humides.

Derniers conseils de pro

Avant même de parler de matières, de normes ou de taille, commencez par ça : quel est mon besoin réel ?
 ✔ Quel est le risque principal ?
 ✔ Combien de temps va-t-il être le porté ?
 ✔ Quelle est la fréquence de changement ?
 ✔ Quelle norme dois-je vérifier ?
 ✔ Mon gant est-il confortable et bien taillé ?