
Gants en agroalimentaire : comment bien les choisir ?
Dans l’industrie agroalimentaire, rien n’est laissé au hasard. Encore moins l’hygiène. Tout ce qui entre en contact avec les denrées doit être contrôlé, maîtrisé, irréprochable. Les gants de protection ne font pas exception. Bien choisis, ils protègent les aliments des contaminations et les mains des opérateurs des agressions extérieures. Mal choisis, ils deviennent un point de fragilité.
Alors, comment s’y retrouver entre les matières, les normes, les usages ? Quels gants choisir selon les postes et les risques ? Et surtout, comment éviter les erreurs courantes ?
Pourquoi porter des gants est essentiel en agroalimentaire ?
Le port de gants n’est pas qu’un réflexe hygiène : c’est une exigence de sécurité à double sens.
Pour éviter la contamination des aliments
Les mains sont l’un des premiers vecteurs de transmission de germes. Même bien lavées, elles peuvent transporter des agents pathogènes. Les gants créent une barrière indispensable.
Pour protéger les opérateurs
Coupures, produits chimiques, froid, humidité… Les risques sont nombreux. Un bon gant protège sans gêner.
Pour respecter les règles
La réglementation impose l’usage de gants adaptés à l’alimentaire. Un oubli ou une erreur peut coûter cher (non-conformité, retrait de lot, atteinte à l’image).
Ce que dit la réglementation
Voici les principales normes à connaître (pas besoin de toutes les retenir, mais mieux vaut savoir qu’elles existent) :
- CE 1935/2004 : les gants en contact avec les aliments ne doivent pas libérer de substances nocives.
- EN 374 : gants résistants aux produits chimiques et micro-organismes.
- EN 388 : gants contre les risques mécaniques (coupure, abrasion…).
- ISO 21420 : exigences générales pour tous les gants de protection.
Les 3 grands types de gants à connaître
1. Les gants jetables en nitrile : les plus polyvalents
Idéal pour : manipulation directe d’aliments, postes en zone propre, opérations de courte durée.
Les gants en nitrile sont devenus le standard dans de nombreuses unités de production agroalimentaire. Pourquoi ? Parce qu’ils allient souplesse, sécurité et hygiène. Contrairement au latex, ils ne provoquent pas d’allergie et supportent bien les environnements exigeants, notamment lorsqu’il y a manipulation de matières grasses, de sauces ou d’ingrédients huileux.
2. Les gants anti-froid : pour les postes en ambiance froide
Idéal pour : chambres froides, entrepôts négatifs, manutention de produits surgelés.
Le froid est un risque souvent sous-estimé. Or, dans l’agroalimentaire, les conditions de travail à basse température sont fréquentes : stockage, préparation, logistique… Des mains exposées au froid peuvent perdre en sensibilité, en force de préhension, ou pire, subir des engelures.
3. Les gants anti-coupure : pour manipuler des outils tranchants
Idéal pour : découpe, désossage, épluchage industriel, travail au couteau ou avec machines tranchantes.
Dans certaines zones de production, les risques de coupure, lacération ou perforation sont omniprésents. C’est notamment le cas dans les ateliers de boucherie, de poissonnerie, de transformation de fruits et légumes, ou dans les lignes automatisées où les mains sont proches des lames.
Ici, les gants classiques ne suffisent pas. Il faut un niveau de protection supérieur, sans compromis sur l’ergonomie.
Gants jetables en nitrile | Gants anti-froid | Gants anti-coupure | |
---|---|---|---|
Avantages | Résistants aux graisses, huiles, perforations
Très bonne dextérité Hypoallergéniques (sans latex) Déchirure visible si trou | Bonne isolation thermique
Préservent la mobilité des doigts Absorbent l’humidité (en textile) Confort prolongé | Très haute résistance aux coupures
Durables et adaptés aux usages intensifs Bonne tenue dans le temps |
Recommandations pratiques | Choisir une couleur repérable (bleu, violet)
Préférer les modèles non poudrés À changer fréquemment, dès qu’un doute existe | Utiliser sous un gant étanche (nitrile ou PVC)
Bien ajuster la taille Choisir des modèles respirants pour éviter la condensation | Porter un gant nitrile par-dessus pour contact alimentaire
Adapter le niveau de protection au poste Vérifier régulièrement l’état d’usure |

Quels critères pour bien choisir vos gants ?
1. Le format
Le format du gant dépend avant tout de la durée d’utilisation et du type de manipulation.
- Gants jetables : parfaits pour des gestes courts et précis, sans risque mécanique. Idéal en production, conditionnement, cuisine, ou en zone propre. Jetés après chaque tâche = zéro transfert de contamination.
- Gants réutilisables : conçus pour durer, ils sont plus épais, plus solides, et souvent utilisés dans des contextes de nettoyage, de manutention, ou sur des postes exposés à des produits chimiques. Ils demandent à être nettoyés et entretenus régulièrement.
💡 Conseil pratique : dans certains cas, l’idéal est de combiner les deux : un gant technique (anti-coupure ou anti-froid) en sous-couche, et un gant jetable par-dessus pour garantir l’hygiène. Ça ajoute une étape, mais c’est souvent la solution la plus efficace.
2. L’épaisseur
C’est un critère souvent négligé… et pourtant crucial. L’épaisseur d’un gant influence à la fois sa résistance et sa sensibilité tactile.
Gants fins (≈ 0,07 mm) : souples, confortables, parfaits pour les gestes précis (parage, conditionnement, dosage). Mais ils s’usent vite et ne protègent pas des produits agressifs.- Gants épais (> 0,20 mm) : très résistants aux déchirures, aux produits chimiques ou aux manipulations intensives, mais peuvent limiter la précision des gestes.
💡 À retenir : un gant trop fin sur un poste exigeant = changement toutes les 10 minutes. Un gant trop rigide sur un poste de précision = inconfort et mauvaise gestuelle. Il faut trouver le bon équilibre.
3. Le type de finition
La finition d’un gant joue sur l’adhérence, le confort et l’hygiène. Ne négligez pas ce détail !
- Non poudrés : à privilégier dans l’alimentaire. Les gants poudrés facilitent l’enfilage mais peuvent laisser des résidus sur les mains ou les aliments. Certains sont même interdits selon les contextes.
- Texturés : très utiles pour les manipulations d’objets humides ou glissants. La surface légèrement granuleuse permet une meilleure prise, même avec des produits gras ou mouillés.
💡 Astuce : les gants texturés sont un vrai plus en cuisine centrale, en zone de découpe ou de lavage. On garde la maîtrise des gestes même avec des mains humides.
Derniers conseils de pro
Avant de commander, prenez 30 secondes pour répondre à ces questions :
✔ L’opérateur est-il en contact direct avec des aliments ?
✔ Y a-t-il un risque de coupure ou de contact chimique ?
✔ Faut-il protéger du froid ou de l’humidité ?
✔ Le gant doit-il être jetable ou réutilisable ?
✔ Est-ce que je respecte les normes en vigueur pour mon activité ?
Besoin d’un coup de 👍 ?
Travail à risque ou outils tranchants → gants anti-coupure ou multi-risques.
Postes en ambiance froide → gants thermiques.
Manipulation alimentaire → gants jetables confortables et aux conformes.
À lire aussi